REVES (7)

J’ai rêvé de choses que je n’arrive pas, après coup, à fixer dans ma mémoire. Il y avait Laurent Goumarre, bienveillant. Il y avait des gens qui pleuraient, un groupe de garçons au cœur duquel je me tenais. Il y avait Cyril, ou Dominique, un être que j’avais aimé et qui revenait vers moi, effaçant comme si de rien n’était notre longue séparation. Un sentiment de plénitude bienheureuse planait sur tout cela, comme en rêvent les personnages à la fin d’une pièce de Tchekhov.

J’ai rêvé aussi, une autre nuit, d’un garçon que j’ai connu au lycée et qui ne m’intéressait pas spécialement. Il était trapu, très masculin, et éveillait les ardeurs d’un de mes camarades, un garçon effeminé qui entrait dans la carrière homosexuelle. Et voilà que dans mon rêve il me faisait une déclaration d’amour. Depuis tout ce temps il n’avait jamais cessé de m’aimer. Je recueillais cet aveu comme un signe : celui qu’on pouvait m’aimer, moi aussi, malgré les apparences.

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