Éric Rohmer, esprit d’enfance
Long métrage documentaire, co-réal. Pascale Bouhénic, prod. Zadig, Les Films du Losange, Compagnie Eric Rohmer, 2025.

Grand cinéaste de la Nouvelle Vague, Eric Rohmer n’a jamais posé au génie. Depuis Le Signe du Lion (1962) jusqu’aux Amours d’Astrée et de Céladon (2007), il a cultivé des méthodes de travail très singulières, qui rendent son cinéma unique dans son apparente fragilité. Entretiens au magnétophone avec ses interprètes, repérages et tournages en catimini, mélange entre fiction et document… C’est tout un artisanat intime qu’il a mis en place, comme pour donner l’illusion que le récit cinématographique naît de lui-même, au hasard des rencontres.

C’est cette alchimie rohmérienne que nous avons cherché à comprendre. A partir d’extraits, ou de rares entretiens que le cinéaste a donnés ; à partir de films préparatoires inédits (brouillons, répétitions), mais aussi des quelques Rosebud cachés dans sa maison d’enfance, en Corrèze. Loin de nous l’idée de refaire sa biographie, ou de trouver dans sa vie on ne sait quel secret jalousement gardé. Sa double identité nous y incite, pourtant, qui sépare nettement Eric Rohmer (l’homme public) de Maurice Schérer (l’homme privé). Un lien mystérieux existe entre les deux, qui nous intrigue, et consiste peut-être à renaître à travers le cinéma.

La Tour de Nesle
Long métrage, prod. L’Atelier de la Tour de Nesle/Ciné Patrimoine Concept, 2020.

Sous le règne du roi Louis X le Hutin, sa femme Marguerite se livre à des parties de plaisir, dans le secret de la Tour de Nesle. Ses jeunes amants sont aussi ses victimes, qu’elle fait assassiner pour n’être pas démasquée. Tel est le sort qui attend Philippe d’Aulnay : ce garçon à peine arrivé à Paris passe en une nuit des bras de la souveraine au fond de la Seine. Ce que la reine ignore, c’est que parmi ses compagnons de débauche, il se trouve cette nuit-là un certain Buridan. Un aventurier, prêt à tout pour conquérir l’argent et le pouvoir – y compris à faire chanter la reine de France…
C’est le début, entre ces deux êtres, d’une guerre sans merci où se succèdent les retournements de situations spectaculaires, les révélations épouvantables, les feux croisés de la haine et de l’amour.

Fantasmes et Fantômes
Long métrage, prod. Tamara Films, 2017.

Trois rêves, trois histoires où se déclinent les charmes et les dangers de l’imaginaire…
Dans un petit café, vers 1900, un théâtreux de province fait le récit à qui veut bien l’entendre de ses soi-disant succès.
Dans une maison isolée, à la campagne, deux femmes voient le soir tomber, et se laissent peu à peu envahir par la terreur.
Au cœur d’une clinique psychiatrique (aux méthodes réputées modernes), les fous ne sont peut-être pas ceux qu’on pense – et achèvent de faire basculer les apparences.

C’est l’homme
Moyen métrage, prod. Le Spectre, 2009.

Un homme met à profit l’absence de son épouse, pour sortir dans la rue habillé en femme.
Son chemin croise celui de trois jeunes hommes qui le kidnappent, l’emmènent dans une forêt et l’humilient.
Il s’échappe et trouve refuge dans un petit village, mais les trois garçons le rattrapent – et vont l’exposer à une ultime épreuve, un véritable chemin de croix.

La Clé des ombres
Court métrage, 1980.